Saison 1 - épisode 01

LA VIE SELON DA'AN

 

 

Une foule en délire rassemblée à quelques mètres d'un podium,  un orchestre jouant de la musique semblent attendre un invité de marque.

Boone : …convaincu que c'est utile. Madame le Maire, sauf votre respect, les mesures de sécurité ne me paraissent pas suffisantes.

Le Maire et plusieurs personnes semblant être des forces de sécurité s'avancent vers l'esplanade.

Le Maire : Je ne suis pas de votre avis, il y a des hommes partout sur le terrain.

Boone : Mais il n'y a pas de bouclier pare-balles sur l'estrade, il n'y a pas non plus de brigades spéciales qui patrouillent sur les toits qui entourent l'esplanade, leur accès n'ont même pas été condamnés… on m'a demandé un plan de sécurité, c'est bien pour l'appliquer ?

Le Maire : Le cabinet du compagnon a approuvé votre ordre de mission, c'est quand même une certaine marque de confiance.

Boone : Et moi je constate qu'ils ne tiennent pas compte de mes recommandations. Est-ce qu'ils ont consulté le plan que j'ai proposé, au moins ?

Le Maire : Les proches conseillés du compagnon l'ont un peu modifié.

Boone : Et qui s'est permis d'approuver ces changements ?

Un homme s'insinue dans la conversation.

Sandoval : C'est moi : Ronald Sandoval, FBI. Je suis détaché auprès du compagnon. Nous avons remis un rapport précis et détaillé à Madame le Maire concernant le déroulement de la cérémonie.

Un homme murmure quelque chose à l'oreille du Maire. Elle se retire.

Boone : Pourquoi avoir d'abord approuvé mes propositions et ensuite être revenu dessus sans me prévenir ?

Sandoval : Je comprends votre réaction mais nous n'avons jamais reçu de menaces sérieuses, alors Da'an estime que certaines mesures proposées n'étaient pas nécessaires.

Boone : En matière de sécurité, vous savez bien qu'on ne prend jamais assez de précautions.

Sandoval : Les modifications ont été faites par Da'an. Il a demandé à ce qu'on ne mette pas de barrière entre lui et le peuple.

Boone : "Il…" ?

Sandoval : hum… "Il" ou "elle"… ni l'un ni l'autre ne convient. "Il", c'est plus facile.

Boone : oh, bien , parfait, alors vous lui dirait que la prochaine fois qu'il aura besoin de quelqu'un pour sa sécurité, qu'il évite de m'appeler.

Sandoval : Vous lui direz vous-même, il veut vous voir juste après la cérémonie.

Le global de Sandoval sonne, en jetant un œil dessus, il découvre son bras droit et laisse apparaître son skrill.

Boone : Qu'est-ce que c'est que ça ?

Sandoval referme son global.

Sandoval : Le compagnon est arrivé.

Sandoval s'éloigne. Un tapis rouge est déroulé. Boone rejoint un de ses collègues.

Morovsky : Qu'est-ce qu'il y a ?

Boone  : Ca se résume en trois lettres : FBI.

La foule s'agite de plus en plus en attendant le compagnon.

Morovsky : Ca fait beaucoup de monde, hein ?

Boone : Ouais, On pourra raconter ça à nos petits enfants.

Morovsky : 1500 miles en 4 minutes !…

On entend arriver la navette.

Morovsky : Il arrive pile à l'heure.

La navette apparaît. Un silence total se fait aussi bien du côté de la foule que des musiciens. La navette se pose et s'ouvre. Le pilote en sort suivie du compagnon. Tout le monde est bouche bée. On voit le taelon se transformer.

 

 

GENERIQUE

Leur venue sur terre il y a trois ans déjà a bouleversé l'avenir de l'humanité…

 

 

La foule se met à applaudir et acclamer le compagnon qui s'avance vers l'estrade.

Boone à son collègue : C'est bon, Bob, reprend ton poste.

Morovsky : Ouais.

Il se dirige vers un des gardes qui regarder arriver Da'an.

Boone : C'est la foule qu'il faut surveiller.

Le compagnon se rapproche de l'estrade.

 

Dans un des immeubles voisins : Un homme semble préparer un attentat. Tout un stock d'armes a été rassemblé près de la fenêtre.

 

Da'an et Lili montent sur l'estrade.

Sandoval : Content de vous revoir, Capitaine.

Lili : Je vous remercie.

Da'an s'approche de Doors qui lui touche la main pour le saluer

Doors : Da'an.

 

Dans l'immeuble voisin, l'homme est en train de monter son arme.

 

Da'an s'approche du micro.

Da'an : "Shinaoui Enoura"(note : désolée, je parle pas taelon couramment et je l'écris encore moins bien…) Je vous ai salué dans ma langue natale. Depuis mon plus jeune âge des visions d'autres planètes ont nourri mon imagination. Je rêvais qu'un jour j'aurais la chance de fouler le sol d'un monde éloigné du mien. Je suis enchanté de voir que votre planète aux contours si magnifiques est peuplé d'êtres aussi bienveillants.

La foule acclame Da'an.

 

L'homme découpe la vitre de l'immeuble et regarde la foule rassemblée. Un fusil à lunette semble être dirigé vers l'esplanade.

 

Da'an : Depuis que nous sommes arrivés sur terre, nous avons perçu la peine de ceux qui parmi votre espèce ne peuvent se nourrir convenablement. Vos cultivateurs ont appliqué les théories de la science de Taelon pour faire en sorte que chaque enfant vivant sur cette planète puisse aller dormir l'estomac bien rempli.

 

Boone surveille constamment les alentours.

 

L'homme, dans l'immeuble, allume un ordinateur sophistiqué.

 

Da'an : Vos médecins ont étudié avec soin les technologies de Taelon afin de pouvoir combattre des maladies incurables jusqu'à aujourd'hui.

La foule acclame de nouveau Da'an

Boone : Est-ce que tu remarques quelque chose de ton côté ?

Morovsky : Absolument rien. Sauf que c'est la première fois que je vois une foule aussi enthousiaste.

 

L'homme dans l'immeuble simule sur son ordinateur la scène qui se déroule au-dessous avec l'emplacement des immeubles avoisinant.

 

Da'an : Nous avions trouvé naturel que vous répondiez à notre arrivée par la peur et peut-être même la violence. Mais dès les premiers instant passés sur votre planète, vous n'avez pas hésité à nous tendre la main et à nous faire partager votre chaleur. Nous souhaitons enrichir cette harmonie qui règne entre nos deux mondes, privilégier les relations entre les scientifiques de la Terre et ceux de Taelon. Nous allons nous unir avec notre ami Jonathan Doors et ensemble nous entrerons dans une nouvelle ère pour l'humanité.

 

La cible semble être de plus en plus précisée.

 

Boone : Doors va parler, je me dirige vers l'estrade.

Morovsky : Compris

Doors : Je suis fier de vous annoncer la naissance d'une entreprise commune présidée par Doors International et le cynode des taelons

 

Le fusil est maintenant directement braqué sur les intervenants.

 

Doors : Nous aurons, ensemble, la volonté de conduire non seulement notre pays mais aussi le monde entier vers ce qui sera un nouvel âge d'or.

 

L'homme vise l'estrade. A travers sa lunette on peut voir Da'an.

 

Da'an  : le Cynode des taelons est convaincu que cette union donnera naissance à un nouvel espace de vie, un lieu où les esprits critiques seront absorbés de nouveaux concepts pour que le monde, un jour, soit meilleur.

 

Boone surveille toujours les alentours quand il aperçoit le laser d'une visée qui touche Da'an.

 

Boone : Da'an ! A terre !

 

La cible est verrouillée sur Da'an, l'homme tire. Doors se met volontairement sur le chemin de la balle et c'est lui qui la reçoit.

 

On entend la foule paniquer. Boone et ses collègues sont prêts à intervenir.

L'homme voit toujours Da'an dans son viseur mais plus aucune cible.

Boone envoie une bombe fumigène pour faire apparaître le rayon laser.

Lili ausculte Doors.

Boone peut maintenant voir exactement la direction du laser.

Boone : Il est là-haut !

Toute l'équipe de sécurité le rejoint. Sandoval se dirige vers lui.

Morovsky : La 12, avec moi, il faut boucler l'immeuble.

L'équipe court vers l'immeuble désigné.

Sandoval tire en direction de la fenêtre d'où provenait le rayon avec son skrill.

Boone se dirige vers Da'an.

Boone : Vous êtes blessé ?

Da'an : Je ne pense pas, non.

Boone se penche vers Doors et Lili.

Boone : Où est l'équipe médicale ?

Lili : Le docteur Belman sera là dans deux minutes.

Sandoval qui vient d'arriver : Je veux le tireur.

Boone : Ca tombe bien, moi aussi.

Il court vers l'immeuble.

 

L'équipe de sécurité arrive dans l'immeuble.

Morovsky : Avec moi, équipe 2, deux hommes à l'entrée ! Allez, on se dépêche les gars !

 

L'homme, toujours dans la pièce ne semble pas avoir été blessé. Il se relève et se dirige vers la vitre brisée. Il saute dans le vide sans hésiter.

 

Boone arrive au bas de l'immeuble. Au moment où il va entrer, il se ravise et fait le tour. Dans la ruelle de derrière il voit l'homme descendre du bâtiment relier par un câble.

Boone : Police, mains en l'air !

L'homme le regarde. Boone semble stupéfait.

Boone : Eddy ?

Il se détache et s'enfuie en courant.

Boone : Eddy, non !!

Boone le poursuit mais il s'enfuit à bord d'une voiture. Boone le vise de son arme mais ne tire pas.

 

Le docteur Belman est penché sur Doors toujours inconscient.

Dr Belman : Adrénaline.

Boone : Il y a un hôpital à à peut près 500 mètres.

Dr Belman : On va le tuer si on le transporte maintenant.

Elle lui fait une injection.

Lili : Il ne réagit pas à l'injection.

Dr Belman : Défibrillateur.

Elle pose un appareil sur la poitrine de Doors.

Dr Belman : Contact. Recommencez. Contact. Encore une fois, contact. Il est mort.

Da'an se transforme légèrement.

Da'an : Je ne trouve pas les mots.

 

Dans la pièce où se trouvait le tueur.

Morovsky: Tiens, Will, regarde ça.

Il lui tend un appareil qui semble être une partie de l'arme utilisée.

Bonne : Je sais pas comment il a fait, il aurait du y rester après une explosion pareille.

Morovsky : Peut-être qu'après un bon coup de balais, on le retrouvera.

Boone : Mais, ça m'étonnerai.

Boone (A l'ensemble de l'équipe) : Ecoutez-moi, le tireur a manqué sa cible, ça l'a peut-être suffisamment déstabilisé pour qu'il commette une erreur. Trouvez-là.

 

Bureaux de la police.

Morovsky au téléphone : J'espère que l'assurance ne fera pas la tête en voyant les dégâts. D'accord, je te rappelle.

Il raccroche.

Boone : T'as de bonnes nouvelles ?

Morovsky : Heu, on a rien de nouveau pour l'arme. On a relevé un peu de sueur sur le fil. Le labo pense pouvoir établir son code génétique mais ça risque d'être long.

Boone : Viens avec moi deux minutes. D'abord tu appelles les archives, tu leur demandes de te sortir tous les articles hostiles aux compagnons sur les deux dernières années. Peut-être que ça nous mettra sur une piste.

Morovsky : D'accord.

Boone : Bob, surtout, quand vous aurez coincé le tireur, il n'est pas question de prévenir qui que ce soit, vous m'appelez d'abord. Tu passes le mot à toute l'équipe et tu insistes là-dessus, d'accord ? Je veux lui parler à ce type, me retrouvez seul avec lui. Avant ça, personne ne doit savoir qu'on l'a placé en garde à vue.

Morovsky: Entendu, je vais m'en occuper.

Un collègue fait signe à Bob.

Morovsky : (au téléphone) Morovsky…Ah oui, il est là…(A Boone )Heu, Will…

Boone : Ouais ?

Morovsky : On t'attend au bâtiment fédéral.

Boone : Qui ?

Morovsky : Da'an.

 

Bâtiment fédéral.

L'hôtesse d'accueil : Vous pouvez y aller.

Boone : Merci Madame.

Boone entre dans une pièce avec Sandoval. Là, les attend Da'an.

Da'an : Je vous accueille avec toute la gratitude et tout le respect qui vous sont dus, William Boone.

Boone : Merci, mais je me demande si Jonathan Doors éprouve autant de respect et de gratitude envers moi, là où il est.

Da'an : Je ne souhaite qu'une chose : éclairer les citoyens de votre planète. Maintenant je comprends mieux la complexité et les douleurs de votre monde.

Boone : Votre initiation nous a coûté une vie.

Da'an : Je pense que pour la communion de nos deux cultures se joindrons à nous des visionnaires qui marqueront leur adhésion à ce projet afin de servir l'humanité et ma conviction profonde est que vous, William Boone, pourriez être une de ces personnes. Nous vous offrons la chance d'être parmi les artisans du renouveau de l'humanité et de son avenir.

Boone : Je vous remercie, mais j'ai peur de devoir décliner votre offre.

Sandoval et Da'an se regardent.

Da'an : Puis-je connaître vos raisons ?

Boone : Ma femme et moi sommes heureux ici et nous pensons fonder une famille, et c'est ma seule priorité pour le moment, je n'ai pas du tout envie d'en changer.

Sandoval : A nous d'essayer de vous convaincre.

Boone : Ecoutez, je n'aime pas du tout vos méthodes, vous me confiez un travail, je le fais à ma façon. Après ce que j'ai vu aujourd'hui, je crois qu'on aurait beaucoup de mal à coopérer.

Sandoval : Peut-être me suis-je mal fait comprendre, alors. Vous…

Da'an : Vous êtes un homme de caractère, je regrette votre décision et je la respecte.  Mais ce que j'espère, c'est que dans un proche avenir vous changerez d'avis et vous vous joindrez à nous.

Boone salue et sort.

 

Flat Planet Café

Le café est désert hormis Eddy, au bar, buvant une bière. Lili entre et se dirige vers lui.

Lili : Pourquoi tu m'as appelé ?

Eddy  : Il m'a vu descendre la façade de l'immeuble. Je vous avais dit que monter l'opération ici sans mettre Boone dans le coup c'était une erreur.

Lili : Ca n'a plus d'importance. Il ne lui faudra pas beaucoup de temps pour comprendre et te retrouver.

Eddy : Où est le problème ?

Lili : Da'an et Sandoval ont essayé de le recruter aujourd'hui. Raison de plus pour le choisir.

Eddy : Ce n'est pas sûr.

Lili : Mais, Eddy, c'est ton ami. Il faut qu'il ait confiance en toi parce que l'autre solution, ça m'étonnerai qu'elle te plaise.

Eddy : Ecoute, j'étais son témoin quand il s'est marié avec Kate. Je ne pourrais pas faire ça.

Lili : Tu n'auras pas à le faire.

 

Bureaux de la police.

Boone est à son bureau, la standardiste lui donne un message.

Standardiste : Commandant Boone, votre femme est là.

Une femme blonde, ravissante, entre dans son bureau avec deux cafés. Boone en prend un.

Boone : Merci

Kate : Comment vas-tu ?

Boone en fermant la porte du bureau : Ca va.

Kate : Qu'est-ce qui se passe ?

Boone : Eddy a tué Jonathan Doors.

Kate très surprise : Quoi ?

Boone : Quand je suis arrivé derrière le bâtiment il descendait accroché à une espèce de filin en acier qui devait être là depuis un moment.

Kate : C'est pas possible !

Boone : C'est ce qui s'est passé. On a juste eu le temps de se regarder, je viens d'aller voir si je trouvais quelque chose chez lui mais il n'est pas repassé.

Kate : Eddy n'est pas un assassin. Quelle raison pouvait-il avoir de vouloir tuer Da'an ?

Boone : Je ne sais pas. Da'an vient de me proposer de travailler pour lui. Peut-être qu'Eddy était au courant.

Kate l'air heureuse : Tu veux dire que les compagnons veulent que tu travaillent pour eux ?

Boone : Oui, mais je leur ai dis non.

Kate : Tu ne crois pas que tu aurais pu m'en parler ?

Boone : Je leur ai simplement répondu qu'on allait fonder une famille et qu'on avait pas du tout envie de partir d'ici.

Kate souriante : On peut très bien fonder une famille ailleurs et ça peut très bien être plus tard.

Boone : Non, Kate, n'insiste pas.

Kate : Je ne comprend pas ce que tu as contre les compagnons. Je te rappelle que grâce à eux plus personne ne souffre de la famine sur Terre et qu'ils nous ont permis d'éliminer bien des maladies.

Boone : Je te l'ai déjà dis, Kate, je n'ai confiance en personne quand je ne connais pas les motivations et ça ne changera jamais.

Kate : Je sais. C'est toujours le même problème : tu ne peux pas faire confiance.

Boone : Il faut que je parte à la recherche d'Eddy. Je fais de la rétention de preuve dans une enquête de meurtre.

Il se lève pour prendre son manteau et s'approche de sa femme.

Kate : Je t'en prie, Will, ne me laisse pas comme ça.

Elle met ses bras autour de son cou.

Kate : Tu es sûrement l'homme le plus têtu que je n'ai jamais connu mais aussi le plus intègre et le plus honnête, celui qui met la morale au-dessus de tout. Continue à y croire.

Il met son front contre le sien.

 

Hors de l'immeuble de police.

Boone souriant salue sa femme qui s'en va en voiture.

Kate : A tout à l'heure.

Il la regarde s'éloigner et entre de nouveau dans le bâtiment.

 

Voiture de Kate.

En conduisant, elle s'aperçoit qu'une autre voiture la suit de près. L'homme qui la conduit accélère d'avantage pour rentrer dans l'arrière du véhicule de Kate. Il semble vraiment content de lui. Kate commence à s'inquiéter. Il lui rentre dedans à plusieurs reprises, Kate décide d'accélérer pour le semer. Il libère un bouton posé à côté de lui. Kate semble avoir de plus en plus peur.

Kate : Oh non.

La voiture qui la suit s'arrête d'un seul coup. Alors qu'elle jette un coup d'œil dans le rétroviseur elle ne voit plus le feu qui vient de passer au rouge. Une voiture venant dans l'autre direction la percute. L'homme qui suit la scène de loin appuie sur le bouton et la voiture de Kate explose. Il est vraiment très content de lui.

 

Cimetière

Boone se recueille sur la tombe de sa femme. Sur sa tombe, on peut lire "Kaitlin Barrett Boone - My loving Wife"

 

Bureau de police

Boone feuillette distraitement les nombreuses cartes de sympathie qu'il a reçu. Dans une enveloppe cachetée, il trouve une photo de lui et Eddy avec un post-it dessus : "Keep an open mind - Eddy"

La standardiste : Commandant Boone

Boone : Ouais ?

La standardiste : Madame le Maire demande à vous voir.

Boone : Ouais, dites-lui de venir.

 

Un moment plus tard toujours dans les mêmes locaux.

Madame le Maire est arrivée et elle discute avec un agent de sécurité en se rendant vers le bureau de Boone.

Le Maire : J'ai une réunion du conseil, retournez là-bas, dites-leur ce qui se passe.

Agent de sécurité : Oui.

L'agent se retire. Elle entre dans le bureau de Boone.

Boone : Madame le Maire.

Le Maire d'un air navré : Je suis vraiment désolée, Will.

Boone : Il y aura des jours meilleurs et d'autres pires.

Le Maire : Oui, sans doute.

Boone : Asseyez-vous.

Le Maire : Non, merci beaucoup. On m'a appelé hier, on m'a appris que Da'an vous avez proposé de travailler avec les compagnons.

Boone : Oui, et j'ai refusé.

Le Maire : Je sais. Le Procureur est un ami personnel du Président Thomson, je crois que le Président a appelé et le Procureur vous demande vivement de réfléchir.

Boone : Parce que ça a autant d'importance que ça, pour eux ?

Le Maire : Apparemment, oui. Ca m'ennuierait de vous perdre, Will, mais il y a des gens plus haut placé qui tiennent à vous avoir. Vous devriez les écouter.

Boone : Non, je suis en train de penser que Kate m'avait dit la même chose. Quand veulent-il me voir ?

Le Maire : Maintenant, si vous êtes d'accord. Leur pilote est venu vous chercher : le capitaine Lili Marquette.

 

Dans la navette.

Boone : Combien d'heure de vol faut-il à un pilote pour pouvoir passer en interdimentionnel ?

Lili : Beaucoup. En fait, j'ai aidé à la création du programme. J'ai conçu le bouclier interface que vous verrez fonctionner quand nous serons en vol. Asseyez-vous.

Boone : Merci.

Elle s'installe sur le siège de pilotage et met en marche la navette.

Boone semble très curieux de ce qu'il voit. La navette décolle.

Boone vraiment heureux d'être là… : C'est remarquable.

Lili : Le passage en vitesse interdimentionnelle devrait vous plaire, alors.

La navette entre dans l'interdimentionnel et Boone est scotché à son siège.

Boone : hou… oui, vous aviez raison, je… j'ai… jamais vu ça.

Lili : Nous sommes arrivés.

La navette arrive à Washington et se pose dans l'ambassade taelon.

Lili : J'espère que vous avez fait bon voyage, je me ferais une joie d'assurer votre retour.

Boone sort de la navette et se rend dans le bureau de Da'an.

 

Bureau de Da'an

Da'an : Je vous salue, William Boone.

Il lui tend la main et Boone la touche pour le saluer.

Boone : Je vous salue, Da'an.

Boone regarde autour de lui.

Boone : Cet endroit… cet endroit est extraordinaire !

Da'an : Il vous plaît et vous m'en voyez ravi. Mes sentiments de sympathie vont vers vous.

Boone : Ressentez-vous les mêmes souffrances que nous ?

Da'an : Pour les taelons, il n'y a pas à souffrir lorsque l'un des notre part vers le cercle suivant. Aujourd'hui j'observe l'humanité et je comprend en quoi la perte d 'un être cher vous fais souffrir.

Boone : Mais je suis toujours aussi septique, je suis ici seulement parce que ma femme m'aurait sans doute demandé de venir vous écouter.

Da'an : Je respecte la sagesse de votre femme. Maintenant, faites-moi part de vos interrogations.

Boone : Très bien. La première d'entre elles : pourquoi les taelons sont-ils venus sur Terre ?

Da'an : Votre planète est à un stade crucial de son évolution, l'espèce humaine va tourner une page et atteindre le moment où elle pourra enfin décider de repousser les limites de ses connaissances. Nous, les taelons, évoluons d'une manière différente de la votre. Ce que nous expérimentons ici va nous enseigner la maîtrise de nouvelles forces qui vont nous permettre de poursuivre notre course vers une autre étape de notre évolution.

Boone : Ca ne me dit pas pour quelle mission vous voulez m'engager.

Sandoval : Vous serez responsable de la sécurité et des relations entre les espèces, vous représenterez les intérêts des compagnons.

Da'an : Le Cynode des taelons ne pourra que se réjouir de cette union et en tirera une grande fierté.

Sandoval : Il y a autre chose, les compagnons ont implanté un cybervirus au centre de mon cerveau, un CVI. Il est constitué d'une puce et d'un germe taelon.

Boone : Vous avez accepté qu'ils vous mettent ce truc dans la tête ?

Sandoval : La plus part des humains n'utilisent que 30 % de leur cerveau.

Boone : Vous voulez dire que ça développe l'intelligence et que la fonction de la mémoire est améliorée.

Sandoval : C'est beaucoup plus qu'une simple amélioration, vous êtes placés au cœur de votre mémoire. Vous ne vivrez plus jamais sans votre femme. Jamais.

Boone vraiment troublé : Je vais étudier votre offre avec toute l'attention qu'elle mérite.

Boone commence à se retirer.

Da'an avec un sourire en coin : Le cynode et moi-même attendons beaucoup de votre réponse.

Boone salue et sort.

Da'an (à Sandoval) : Depuis la mort de sa femme, Boone semble s'ouvrir à la possibilité d'accéder à la prochaine étape de son évolution fondamentale. Que tout cela est cruel.

 

Dans la navette.

Boone s'installe, prêt à repartir.

Lili : Nous devons encore aller voir quelqu'un

Boone : Sandoval ne m'a pas parlé d'autres rendez-vous.

Lili : J'ai un ami qui dit toujours qu'il faut garder un esprit ouvert.

(et Boone voit tout de suite de qui elle veut parler…)

Lili : Je ne peux rien dire de plus. Rien ne vous oblige à venir avec moi. A vous de choisir.

Boone : Alors allons-y.

Lili s'installe aux commandes.

 

Flat Planet Café

Le café est bondé. Lili traverse avec Boone et se rend au comptoir où elle a quelques mots avec la serveuse.

La serveuse (à Boone) : Vous buvez ?

Boone : Pas ce soir.

La serveuse (à Boone) : Comme vous voulez… (à Lili) :  Il va bientôt arriver.

Lili ouvre une porte privée et entre dans la pièce avec Boone. Là, Eddy les attend. Boone serre son ami contre lui.

Eddy : Je suis vraiment désolé pour Kate.

Boone : Ca fait combien de temps que tu es passé tueur professionnel ?

Eddy :  Non, tu te trompes, Will, tu va bientôt comprendre pourquoi.

Boone : Eddy, tu as intérêt à avoir de très bons arguments.

Voix de Doors : Est-ce que ma présence en est un Monsieur Boone ?

Boone est tellement surpris que si ses bras n'étaient pas bien attachés, ils lui seraient tombés…Doors et le docteur Belman apparaissent comme s'ils sortaient du mur.

Boone : hum… je suis ravi de voir que le tueur vous a loupé vous aussi. A moins que ce soient les médecins qui aient accompli un miracle.

Doors : Ca n'a pas été facile de mettre en scène ma propre mort et encore moins de tirer un trait sur 32 milliards de dollars.

Boone : Pourquoi l'avez-vous fait ?

Doors : C'est simple, je veux savoir pourquoi les compagnons sont ici.

Boone : Et pour vous, il était plus facile de le faire une fois mort, n'est-ce pas ?

Doors  : Exactement. De part ma position j'étais trop exposé, je devais disparaître pour pouvoir opérer.

Eddy : Je me suis engagé à ses côté, Will, comme toutes les personnes qui sont dans cette pièce. Je sais que toi aussi tu as des doutes à propos des compagnons.

Doors : Personne n'ose leur poser de questions, nous sommes devenus des moutons et je n'ai pas confiance en nos bergers.

Lili : En identifiant Eddy, vous avez bouleversé nos plans. Nous devons passer à l'action maintenant.

Boone : Je n'ai pas besoin de passer à l'action pour l'instant, j'ai quelques interrogations et j'entends bien leur trouver des réponses.

Boone commence à partir

Doors : Commencez donc par la mort de votre femme.

Boone s'arrête et se tourne vers Doors.

Boone : Pardon ?

Eddy : Ce sont les compagnons qui l'ont assassiné, Will. Tu refuses leur offre et le soir même Kate se fait tuer, deux jours plus tard ils reviennent pour te voir, toi. Si tu veux te battre, viens avec nous.

Boone : Je vous écoute.

Dr Belman : Je suis sûre que Da'an ne vous a pas tout dis à propos des cybervirus. Ils augmentent les fonctions cérébrales, c'est prouvé, mais ils altèrent le jugement de manière significative en faveur des compagnons.

Doors : Résultat, vos motivations s'en trouvent bouleversées et les compagnons deviennent la première de vos priorité.

Dr Belman : J'ai réinitialisé un des cybervirus et j'ai enlevé ce que je pense être l'élément le plus important.

Lili : Mais les compagnons n'en sauront rien, vous ferez partie de leur noyau dur.

Eddy : le problème c'est qu'on a pas les moyens de tester le cybervirus modifié, alors on ne peut rien te garantir.

Boone : Je pourrais devenir comme Sandoval.

Eddy : Kate n'était pas la première et ce ne sera pas la dernière, en nous aidant tu épargnera des vies humaines.

Boone regarde tout le monde.

Boone : A deux conditions.

Doors : Lesquelles ?

Boone : L'assassin de ma femme est à moi.

Doors : Quoi d'autre ?

Boone (à Eddy) : Si tu me reconnais plus quand je serais implanté, jure-moi que tu me tueras.

Doors : Nous n'avons rien laissé au hasard, Monsieur Boone, le docteur Belman a reçu des ordres.

Boone acquiesce.

 

Laboratoire du docteur Belman

Boone est allongé sur une table d'opération, le docteur Belman installe une sangle autour de sa tête.

Dr Belman : L'implantation du cybervirus doit se faire au millième de micron près, cette sangle est là pour contenir les mouvements de votre tête.

Boone : Ha oui… amusant.

De l'autre côté de la vitre, on voit Da'an et Sandoval qui assistent à l'opération.

Le Docteur Belman fait les réglages sur son ordinateur et insère une grande aiguille flexible dans un bras mécanique. L'aiguille se rapproche du cou de Boone et le pénètre. Sur la radioscopie on la voit pénétrer le cerveau et y déposer une puce et des germes. Boone semble souffrir mais ne dit rien, il regarde Da'an et Sandoval puis ferme les yeux.

Dr Belman : Le cybervirus est opérationnel.

Da'an semble satisfait.

L'aiguille se retire.

Boone a de nombreux flashes où il entend le docteur Belman, où il voit Da'an l'observer, où il assiste de nouveau à la soi-disant mort de Doors…Il revoit sa femme.

Da'an semble très content et le docteur Belman, elle, donne des signes de stress. Brutalement Boone semble reprendre pleinement conscience et réagit comme si on lui envoyait une grosse décharge électrique. Le docteur s'approche de lui pour le rassurer.

Dr Belman : Allez-y criez ! Criez ! Eliminez votre douleur.

Sandoval entre précipitamment dans la pièce et se dirige vers Boone.

Dr Belman : C'est ça !

Sandoval l'air réellement inquiet et compatissant de celui qui a déjà vécu ça : Boone, il faut tenir Boone, il faut tenir !

Boone respire un grand coup. Le docteur Belman est inquiète et Sandoval n'a pas vraiment l'air rassuré. Da'an, lui, toujours derrière sa vitre garde son calme et affiche un petit sourire. Puis tout s'arrête et le docteur soupire.

Dr Belman : Ca va, il est vivant, son pouls est encore élevé mais c'est normal à cette phase de l'intervention. Je vais tout de suite animer les paramètres de réanimation.

Sandoval semble toujours inquiet.

Petit à petit tous semble redevenir normal.

Sandoval soulève la tête de Boone.

Sandoval : Bienvenu dans le nouveau monde.

Boone : Tout me semble beaucoup plus clair maintenant.

Da'an semble vraiment tout à fait satisfait et le docteur Belman est soulagée.

 

Bureau de Da'an

Sandoval et Boone entrent dans le bureau.

Boone semble en grande forme.

Boone : Les effets du cybervirus sont tels que vous me les avez décris.

Da'an : Vous devez apprendre à en maîtriser toutes les possibilités, le laisser vous guider et le faire découvrir toute la profondeur de votre sagesse.

Sandoval : Nous avons décidé que le Capitaine Marquette vous seconderez dans votre mission.

Boone : Vous avez bien fait.

Da'an : Achevons l'accomplissement de notre union.

Da'an fait signe à une autre personne dans la pièce.

Sandoval : Retirez votre veste s'il vous plais.

Tous deux retirent leur veste.

Sandoval passe à Da'an un réceptacle d'origine taelon, quand Da'an l'ouvre, on voit apparaître une sorte de bestiole bizarre.

Sandoval : Maintenant remontez votre manche droite. Ce skrill va devenir un appendice de votre système nerveux central, contrôlé par votre cybervirus. Vous allez ressentir une gène, de courte durée.

Il pose le skrill sur le bras de Boone et semble le réveiller avec son propre skrill. La "bestiole" réveillée fait entrer ses gentils tentacules dans le bras de Boone qui semble pas vraiment apprécier la balade… (note : c'est vraiment pas sa semaine, à lui…)

Da'an, quant à lui, semble prendre un plaisir indicible…à ce spectacle.

Sandoval rajuste sa manche. Boone semble avoir maintenant maîtrisé sa douleur (oups, pardon… sa gène…)

Da'an : Respectez la force de vie de renferme votre skrill, bien des choses qu'il fera passer en vous reflètent en tous points l'intensité de votre essence.

Sandoval tend sa veste à Boone.

Le global de Boone se met à sonner.

Da'an :  Permettez ?

Da'an, d'un geste fait apparaître devant lui le visage de Morovsky.

Morovsky : Will, on a trouvé quelque chose, il faut que tu viennes tout de suite.

Boone : J'arrive dans cinq minutes.

Sandoval : Je viens avec vous.

Tous deux quittent le bureau de Da'an.

 

Extérieur, en ville.

Boone et Sandoval arrivent en voiture sur ce qui semble être les lieux d'un crime. Il y a plein d'agents de police et d'ambulanciers.

Boone (à Morovsky) : Qu'est-ce qui se passe ?

Morovsky : Je suis désolé, Will, viens par ici.

Ils arrivent à proximité de l'ambulance.

Morovsky (aux ambulanciers) : Ca ira, Messieurs, laissez-nous s'il vous plais.

Il ouvre la fermeture du sac qui renferme le corps pour le montrer à Boone. Il s'agit d'Eddy.

Morovsky : Et attend, c'est pas tout, on a eu les résultats du labo pour les tests génétiques… c'est Eddy qui a tué Jonathan Doors.

Boone reste de marbre, ne laisse apparaître aucun sentiment et ça semble troubler Morovsky qui n'ose rien dire devant Sandoval. Boone reste là à regarder son ami.

Sandoval : Vous allez devoir faire le tri parmi vos amis, Boone.

Boone d'un air glacial : Je pense que ça ne posera aucun problème.

 

Cimetière, le lendemain.

Boone : Ca n'a plus aucune importance. Doors est aussi pourri que les autres, j'en suis à un point où je ne peux plus avoir confiance en personne, y compris vous.

Lili : Je vais essayer d'oublier ce que vous venez de dire.

Boone : Vous n'avez pas pu protéger Eddy.

Lili : Réservez votre jugement jusqu'à ce que vous aillez vu Doors.

Boone : Prouvez-moi que je me trompe, alors.

Lili : Je n'ai pas à vous prouver quoi que ce soit. Ce sont mes actes qui parlent pour moi et Doors pourra s'expliquer.

Boone : Ouais, et où il est ?

Lili : Je dois le contacter demain… Boone, vous ne me connaissez pas encore, mais quand ce sera le cas, vous ne mettez plus jamais en doute ma loyauté.

Boone s'arrête et lui serre la main.

Boone : Alors j'ai vraiment hâte de mieux vous connaître.

Lili : Je vais vous laisser un moment.

Boone : Merci

Il se dirige vers la tombe de Kate où il dépose une orchidée et un baiser avant de s'en aller.

 

 

FIN.

 

 

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La retranscription du script de cet épisode n'a été nullement effectué dans le but d'en retirer un avantage lucratif. Elle n'a pour seule objectif que de faire partager le plaisir des mots à ceux qui le liront. C'est pourquoi je me permet de demander à ceux-ci de n'en faire qu'un usage personnel et privé. Merci pour les auteurs.

 

Pardon pour les fautes et mon taelon approximatif…

 

Missy

Melsa@caramail.com

 

Merci de ne pas utiiser ce fichier sans l'accord de son auteur

 

Téléchargé du site invasionterre : l'une des meilleures ressources françaises consacrée à la série

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texte © Tribune Ent.1998 / C+ pour la traduction